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Poutine vainc plus que l’Etat Islamique en Syrie

Poutine vainc plus que l’Etat Islamique en Syrie

New Eastern Outlook
15 Octobre, 2015
Traduction par Jean-Maxime Corneille, article exclusif initial pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook” 

Il y a un peu plus d'un an en arrière, en Juillet 2014, la Russie et son Président Vladimir Poutine étaient au centre de l'attention de l’Europe et de l’Amérique du Nord, accusée sans l'ombre d'une preuve légale d'avoir abattu un avion de ligne civil malaisien non armé dans l’Est de l'Ukraine. Les Russes furent alors présumés voulant rétablir l'Union Soviétique, après avoir donné leur acquiescement au référendum populaire des citoyens de Crimée qui fut ainsi annexée par la Fédération de Russie et pas par l'Ukraine. Les sanctions occidentales allaient être lancées au visage de la Russie par Washington et l'UE. Les gens parlaient d'une nouvelle guerre froide. Aujourd'hui, la situation est en train de changer, et profondément. C’est à présent Washington qui est sur la défensive, mis à nu pour ses actions criminelles réalisées en Syrie et au Moyen-Orient, y compris la création de la récente crise des demandeurs d’asile en Allemagne et dans de larges pans de l'UE.

En tant qu’étudiant de la politique et de l'économie internationale depuis la plus grande partie de ma vie d'adulte, je dois dire que la retenue émotionnelle dont Vladimir Poutine et le Gouvernement russe ont fait montre contre d’insipides attaques ad hominem, venant de gens comme Hillary Clinton, assimilant Poutine à Adolf Hitler, fut remarquable. Mais plus que de la retenue est nécessaire afin de prémunir notre monde au bord du gouffre de ce qu’on pourrait considérer comme le commencement d’une Troisième guerre mondiale. Une action brillante et dirigée est essentielle. Or voici que quelque chose d'extraordinaire a eu lieu durant les quelques jours ayant succédé à la prise de parole du Président Vladimir Poutine du 28 Septembre 2015, à l’AGNU sise à New York.

Ce qu'il a dit…

Ce que M. Poutine a déclaré à l'Assemblée générale de l'ONU doit être remarqué comme apportant un éclairage bien net sur ce que lui et la Russie ont entrepris dans les jours qui ont immédiatement suivi. Premièrement, il a rappelé clairement ce que le Droit International sous-tendant la Charte des Nations Unies signifie, et que la Russie respecte scrupuleusement la Charte dans ses actions en Syrie. La Russie, contrairement aux États-Unis, a été officiellement requise par le gouvernement syrien légitime en vue de l’aider dans sa guerre contre la terreur.

Aux délégués et chefs d'Etat de l'ONU Poutine a déclaré : « Les décisions débattues au sein de l'ONU sont prises sous la forme de résolutions ou bien ne le sont pas. Comme les diplomates disent, elles passent ou bien elles ne passent pas. Toute mesure prise en contournant cette procédure est illégitime et constitue une violation de la Charte des Nations Unies et du droit international contemporain ».

Il a poursuivi : « Nous savons tous qu’après la fin de la Guerre froide, le monde a été laissé avec un seul centre de domination, et ceux qui se sont retrouvés ainsi en haut de la pyramide ont été tentés de penser que, parce qu'ils étaient si puissants et si exceptionnels, ils savaient mieux ce qu'il fallait faire et donc ils ne devaient pas compter avec l'ONU et, au lieu d’essayer d’obtenir les décisions le petit doigt sur la couture du pantalon dont ils ont besoin, ont souvent fait à leur façon »1.

Poutine a fait suivre un message clair à l’adresse des gouvernements de Washington et de l'OTAN, au sujet de la souveraineté nationale, quelque chose qui suscite l’anathème de beaucoup de ceux qui embrassent le Nirvana supposé venir de la mondialisation, du nivelage de tous au même niveau : « Quel est le sens de la souveraineté de l'Etat, le terme qui a été mentionné par nos collègues ici? », a demandé Poutine de manière rhétorique. « Cela signifie fondamentalement la liberté, que chaque personne et chaque Etat soit libre de choisir son avenir. Par ailleurs, ceci nous amène à la question de ce que l’on appelle la légitimité des autorités de l'Etat. Vous ne devriez pas jouer avec les mots et les manipuler. En Droit International, quant aux affaires internationales, chaque terme doit être clairement défini, transparent et interprété de la même façon par tout un chacun ».

Et Poutine d’ajouter: « Nous sommes tous différents, et nous devrions respecter cela. Les nations ne devraient pas être obligés de toutes se conformer au même modèle de développement que quelqu'un a déclaré être le seul approprié. Nous devrions tous nous rappeler des leçons du passé. Par exemple, nous nous souvenons des exemples de notre passé soviétique, lorsque l'Union soviétique a exporté des expériences sociales, poussant des changements dans d'autres pays pour des raisons idéologiques, et cela a souvent mené à des conséquences tragiques et engendré une dégradation au lieu de progrès ».

Ces quelques mots pointent succinctement ce qui est fondamentalement mauvais dans l'ordre international aujourd'hui. Les nations, et par-dessus tout celle qui se proclame être la Seule Superpuissance, l’Infaillible Hégémonie, les Etats-Unis, ont manœuvré avec arrogance après l'effondrement de leur adversaire principal l'Union Soviétique en 1990, pour créer ce qui ne peut qu’être appelé un empire totalitaire mondial, ce que G.H.W. Bush dans son discours du 11 Septembre 1991 au Congrès appela un « Nouvel Ordre Mondial ». Je crois avec conviction que les frontières importent vraiment, que le respect des différentes cultures, des différentes expériences historiques, est essentiel dans un monde de paix. Cela est aussi vrai des nations que des êtres humains. Nous semblons avoir oublié jusqu’à ces notions simples au milieu de toutes les guerres de ces dernières décennies. Vladimir Poutine nous le rappelle.

Puis le président russe est allé au cœur de la question. Il a mis à nu les véritables activités de l'Administration Obama en Syrie et au Moyen-Orient, armant et entraînant des terroristes islamistes « modérés » pour attaquer la bête noire de Washington, dûment élue et récemment réélue Président de la Syrie, Bachar al Assad.

Poutine déclare : «  au lieu d'apprendre des erreurs des autres, certains préfèrent les répéter et continuer à exporter des révolutions, seulement maintenant on les appelle des révolutions “démocratiques“. Il suffit de regarder la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ... Les problèmes s’accumulent depuis longtemps dans cette région, et les gens là-bas voulaient du changement. Mais quel a été le résultat réel? Au lieu d'apporter des réformes, c’est une intervention agressive qui a détruit inconsidérément les institutions gouvernementales et le mode de vie local. Au lieu de la démocratie et du progrès, il y a à présent la violence, la pauvreté, les catastrophes sociales et un mépris total pour les Droits de l'Homme, y compris même le droit à la vie  ».

Alors, dans une remarque à l’adresse de Washington et de ses ONG impliquées dans les "Révolutions de couleurs“ connues comme le Printemps arabe, Poutine demande on ne peut plus clairement : « je ressens le besoin de demander à ceux qui ont créé cette situation : est-ce qu’au moins vous réalisez maintenant ce que vous avez fait ? »

Poutine, sans le nommer, aborde le rôle des États-Unis et de l'OTAN dans la création de l’EI, notant avec précision la curieuse anomalie consistant pour la nouvelle unité sophistiquée du Trésor américain, à conduire des sanctions financières contre les organisations terroristes en ignorant totalement les sources financières de l’EI, les ventes de pétrole facilitées par la propre famille du Président turc pour n’en nommer qu’un seul. Le président russe a déclaré : «... l’Etat islamique lui-même ne vient pas de nulle part. Il a été initialement développé comme une arme contre les régimes séculiers [laïcs] indésirables. Ayant établi son contrôle sur certaines parties de la Syrie et de l'Irak, l'État islamique s’élargit à présent agressivement dans d'autres régions. Il cherche la dominance2 dans le monde musulman et au-delà... La situation est extrêmement dangereuse. Dans ces circonstances, il est hypocrite et irresponsable de faire des déclarations au sujet de la menace du terrorisme et dans le même temps tourner un œil aveugle vers les canaux de financement et de soutien utilisés par les terroristes, y compris les revenus issus du trafic de stupéfiants, du commerce illégal d'hydrocarbures et du commerce des armes  ».

Et ce que Poutine est en train de faire ...

Par sa manœuvre de ces dernières semaines, la Russie a complètement surclassé le diabolique agenda de l'Administration Obama, et Dieu sait si il était diabolique, non seulement en Syrie mais aussi dans l'ensemble du Moyen-Orient et maintenant au sein de l’UE par le relâchement du flot des réfugiés. Il a ouvertement tendu la main à Obama lors de leur réunion du 30 Septembre à New York en vue de coopérer ensemble en vue de défaire l’EI. Obama a obstinément insisté qu’avant toute chose Assad devait s’en aller, malgré le fait que Christine Wormuth, sous-secrétaire du Pentagone responsable de la guerre syrienne, eut confirmé les déclarations russes quant au rôle essentiel d’Assad aujourd'hui dans toute défaite de l’EI. Elle a en effet dit devant le Sénat américain que l'Armée d'Assad «  dispose encore d’une force considérable  », ajoutant qu’ « «  elle est encore la force militaire la plus puissante sur le terrain. L'évaluation est qu’en ce moment le régime n’est pas en danger de chute imminente  »3.

Viennent à présent les hurlements de protestation de la part des faucons de guerre néo-cons, comme le sénateur toujours va-t-en-guerre John McCain, président de l'ONG International Republicain Institute, proche de l’ONG exportatrice de révolutions démocratiques américaines, le National Endowment for Democracy [NED]4. Or nous entendons des protestations flasques du Président Obama. Ceci est dû au fait que Washington se trouve grandement exposé en pleine lumière à l'examen du monde entier, pour sa sauvegarde des terroristes en Syrie contre un chef d'Etat dûment élu et son Gouvernement. Les faucons de guerre américains accusent donc la Russie de frapper « l'opposition modérée » ou bien des civils.

Les habits neufs de l'empereur

Poutine joue le rôle de façon si élégante, et même gracieusement, du petit garçon dans le conte de fées classique de Hans Christian Anderson de 1837 : Les Habits neufs de l'empereur. Le garçon se tient avec sa mère au milieu des milliers d'autres villageois dans la foule à l'extérieur du balcon du palais de l'empereur vaniteux, où le roi désaxé se pavane nu, pensant qu'il est vêtu d'un magnifique costume neuf. Le garçon crie, à l'embarras de tous les citoyens serviles qui prétendent que ces vêtements sont magnifiques : « Mère, regardez ! L'empereur n'a pas de vêtements! » [« Le roi est nu ! » ]

Qu'est-ce que je veux dire par là? Dans les quatre premiers jours des bombardements de précision de certains sites en Syrie, les avions de combat avancés russes, tirant des missiles air-surface Kh-29L à guidage laser frappant leurs cibles avec une précision inférieure à deux mètres, ont réussi à détruire les centres de commandement clés de l’EI, les dépôts de munitions et d’autres infrastructures vitales. Selon les rapports officiels du Ministère russes de la Défense, photos à l’appui, les bombardiers Su-34 ont attaqué un camp d'entraînement spécial faisant office de dépôt de munition de l’EI près d'Al-Tabqa, province d’Ar-Raqqah, un avant poste critique capturé en Août 2014 après une âpre bataille. En raison de l'explosion du dépôt de munitions, « le camp d'entraînement terroriste a été complètement anéanti » , a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense. Les avions russe Su-25 ont aussi attaqué le camp d'entraînement de l'État islamique dans la province syrienne d’Idlib, détruisant un atelier de production de ceintures explosives5.

Moscou affirme que sa force aérienne a aussi « engagé [au sens militaire] 3 dépôts de munitions, de carburant et d'armements des groupes armés illégaux. Les bombes d’aviation KAB-500 on fait détonner les munitions, détruisant l'armement », et ils ont utilisé des bombes anti-bunker BETAB-500 pour détruire quatre postes de commandement des groupes armés de l’EI. « Les installations avec leurs terroristes sont complètement détruites », a ajouté le porte-parole de Moscou. L'aviation de la Russie a effectué 20 vols et mené 10 frappes aériennes contre des installations du groupe terroriste “État islamique“ (EIIL) dans les dernières 24 heures. Puis Moscou a annoncé qu'ils avaient également frappé des avant-postes clés d'autres groupes terroristes tels que la “franchise“ d’Al-Qaida, dite Al Nusra.

Ceux-là sont les soi-disant « modérés » que pleurent McCain et les faucons de guerre de Washington. Washington a en effet présidé à la création de ce qu'il appelle les "nouvelles" forces syriennes (NFS) qui selon eux, sont composées de terroristes « modérés » , désignés par l'euphémisme « rebelles » . Imaginons comment se déroulent les entretiens de recrutement se déroulent. Un recruteur de la CIA : « Mohammed, êtes-vous un islamiste modéré? », « Mais oui, mon cher formateur de la CIA. S'il vous plaît prenez-moi, formez-moi et armez- moi dans la lutte contre le dictateur impitoyable Assad et contre l’EI, je suis de votre côté, vous pouvez me faire confiance… »

À la fin de Septembre il a été reporté que le major Anas Obaid, alias Abu Zayd, dont la formation menée par la CIA en Turquie s’achevait, a fait défection du programme de formation et d’équipement [« train-and-equip »] pour rejoindre le groupe Jabhat al-Nusra (Al-Qaïda en Syrie) immédiatement après être entré en Syrie. Incroyablement, les responsables américains admettent que Washington n'assure pas de suivi ni n’exerce de commandement ou de contrôle sur ses djihadistes déportés [combattants déportés, par procuration : Jihadist proxies, proxy fighters] une fois qu'ils entrent en Syrie. Cette défection de Abu Zayd après avoir été formé aux techniques de guerre avancées par les États-Unis, est typique. D'autres éléments des Forces Nouvelles Syriennes ont directement remis toutes leurs armes à Nusra à peine entrés sur le territoire syrien dans la ville de Atareb à la fin de Septembre6.

Ces dernières défections « modérées » rejoignant le Front al-Nosra, filiale d'Al-Qaïda en Syrie, arrivent moins de deux semaines après que le général Lloyd Austin III, chef de la « guerre contre l’EI », eut admis lors d'une audience du Comité des Forces Armées du Sénat [Senate Armed Services Committee] sur la Syrie, que le programme militaire destiné à entraîner 5.400 combattants par an n'avait jusqu'à présent abouti qu’à « quatre ou cinq » homme encore actifs combattant sur le terrain. Les autres ont tous rejoint l’EI ou le Front Al Nusra d'Al-Qaïda, l’« opposition modérée » soutenue par les Etats-Unis face à l’EI7.

Ce que le succès des frappes aériennes de précision russes a permis, c’est d'exposer dans toute sa nudité laide les Nouveaux Habits de l'Empereur. Pendant plus d'un an, l'Administration Obama a affirmé qu'elle avait mandaté la plus impressionnante puissance aérienne de la planète, en vu de soi-disant détruire l’EI, qui avait été décrit comme une « bande hétéroclite de militants qui parcourent le désert dans les chaussures de basket-ball ».

Curieusement, jusqu'à la semaine dernière, l’EI n’a pourtant fait qu’élargir son réseau de pouvoir en Syrie et en Irak malgré ces bombardements américains. A présent, en 72 heures, l'Armée russe, lançant seulement 60 passes de bombardement en 72 heures, a atteint plus de 50 cibles de l’EI, amenant les combattants de l’EI dans ce que le porte-parole du Ministère russe de la Défense a décrit comme un état de « panique », amenant plus de 600 désertions. Et, selon Moscou, la lutte ne fait que commencer, s’attendant disent-ils à la voir durer trois ou quatre mois8.

L'Administration Obama a formé des terroristes d'Al-Qaïda / Al Nusra, prétendument pour lutter contre l’EI, un peu comme le général disgrâcié David Petraeus l’a fait en Irak et en Afghanistan aux côtés du coordinateur spécial de Barack Obama pour l’EI qui vient d’être démissionné, le général John Allen. Les terroristes « modérés » formés étaient en réalité préparés par les américains, comme cela est maintenant clair pour tout le monde, en vue d’aller à la bataille contre Assad et d’ouvrir la voie à une prise de contrôle de la Syrie par les Frères musulmans, et c’eut été un vrai plongeon dans l'obscurité pour le monde si cela avait réussi.

Maintenant, avec la vérité à l'air libre, exposée par les succès remarquables d'une poignée d'avions de combat russes en quatre jours contre l’EI, accomplissant davantage que la « coalition anti-EI » menée par les États-Unis n’a pu le faire en une année, il est clair pour tout le monde que Washington a joué un sale double jeu.

A présent, le masque hypocrite de l’Administration Obama a été arraché avec la précision d’un missile guidé laser russe Kh-29L. Comme les gouvernements allemand et d'autres au sein de l’UE l’ont reconnu, malgré la forte opposition de Washington, Poutine a démontré que la Russie est un parti essentiel dans toute résolution pacifique de la guerre en Syrie. Ceci en retour a un effet énorme sur la crise actuelle des demandeurs d'asile en Allemagne et dans les autres régions de l'UE, de même qu’une incidence énorme sur les perspectives de paix dans le monde. Le Comité pour le prix Nobel de la paix du Parlement norvégien, plutôt que de considérer John Kerry comme choix possible, pourrait plutôt envisager Vladimir Poutine et son ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, pour recevoir ce prix.

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1 Discours diffusé en direct le 28 sept. 2015, Russia Today.
2 NDT : L’auteur utilise le mot « dominance » (désuet mais existant néanmoins en français). A comprendre ici comme le fait d’ériger la domination en tant que mode de gouvernement.
3 « You Can Literally Count the Number of U.S.-Trained Syrians Fighting ISIS on One Hand » (US News, Paul D. Shinkman Sept. 16, 2015)
4 Ces ONG sont décrites avec leurs articulations réciproques dans le livre de W. Engdahl : « Full Spectrum Dominance » (2009, à paraître en français).
5 « Russian Aviation in Syria Smashes ISIL With Kh-29L Air-to-Surface Missile », 4 octobre 2015,
http://sputniknews.com/middleeast/20151004/1027991355/russian-aviation-syria-kh-29l-missile.html#ixzz3nbnSVGU8
6 « Did a U.S.-Trained Syrian Rebel Commander Defect to al Qaeda? » (DailyBeast, 23 septembre 2015).
http://www.thedailybeast.com/articles/2015/09/22/did-a-u-s-trained-syrian-rebel-commander-defect-to-al-qaeda.html
7 « You Can Literally Count the Number of U.S.-Trained Syrians Fighting ISIS on One Hand » (US News, Paul D. Shinkman Sept. 16, 2015)
8 « Russia Claims ISIS Now On The Ropes As Fighters Desert After 60 Airstrikes In 72 Hours » (Zeroedge, 4 octobre 2015) .
http://www.zerohedge.com/news/2015-10-03/russia-claims-isis-now-ropes-fighters-desert-after-60-airstrikes-72-hours

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