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Les courriels d'Hillary, les dinars-Or et les Printemps Arabes

Les courriels d'Hillary, les dinars-Or et les Printemps Arabes

10 janvier 2016
Traduction par Jean-Maxime Corneille, article exclusif initial pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook” 

Enfoui sous des dizaines de milliers de pages de courriels secrets adressés à l'ancienne Secrétaire d'État Hillary Clinton, qui sont en ce moment même rendus publics par le Gouvernement américain, se trouve un échange d'e-mails dévastateur entre Clinton et son conseiller confidentiel, Sid Blumenthal. Il évoque Kadhafi et l'intervention de 2011coordonnée par les États-Unis, afin de renverser le dirigeant libyen. Il concerne l'or et l'existence d'une menace potentielle pour le futur du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale. Il concerne surtout le plan de Kadhafi visant à la mise en place d'un dinar basé sur l'or pour l'Afrique et le monde pétrolier arabe.

Deux paragraphes au sein d'un courriel récemment déclassifié, provenant du serveur privé illégal utilisé par l'ancienne Secrétaire d'État Hillary Clinton, durant la guerre orchestrée par les États-Unis afin de détruire la Libye de Kadhafi en 2011, révèlent un agenda secret jalousement gardé, derrière la guerre de l'Administration Obama contre Kadhafi, cyniquement déguisée sous le vocable "Responsabilité de Protéger".

Barack Obama, un Président irrésolu et faible, délégua toute ses responsabilités présidentielles à l'occasion de cette guerre de Libye à sa Secrétaire d'État, Hillary Clinton. Clinton, soutien précoce des "changements de régime" arabe, utilisa la Confrérie des Frères musulmans de façon secrète, invoquant le nouveau et bizarre principe de la "Responsabilité de Protéger" [RdP "Responsibility to Protect" (R2P / RtoP] afin de justifier la guerre libyenne, qui s'avéra rapidement être en fait une guerre menée par l'OTAN. Sous le régime de cette RdP, une notion idiote promue par les réseaux des "Fondation pour une Société Ouverte" [Open Society Foundations] de George Soros, Clinton déclarait à qui voulait l'entendre mais sans véritable preuve, que Kadhafi bombardait des innocents civils libyens dans la région de Benghazi1

Or si l'on en croit le rapport du New York Times à cette époque, citant des sources Senior de l'Administration Obama, Hillary Clinton était soutenue par Samantha Powers, qui était alors assistante senior au sein du Conseil de Sécurité Nationale [National Security Council] (elle est aujourd'hui Ambassadrice d'Obama à l'ONU), et également par Susan Rice qui était alors Ambassadrice d'Obama aux Nations Unies (aujourd'hui conseillère à la Sécurité Nationale). Cette triade poussa Obama dans une action militaire contre la Libye de Kadhafi. Clinton, flanquée par Powers et Rice, était si puissante qu'elle réussit à prendre le pas sur le Secrétaire à la Défense Robert Gates ainsi que sur Thomas Donilon, conseiller à la Sécurité Nationale d'Obama, et John Brennan le chef du contre-terrorisme d'Obama (aujourd'hui à la tête de la CIA2).

La Secrétaire d'État Clinton était également engagée jusqu'au cou dans la conspiration visant à déployer ce qui allait être surnommé les "Printemps Arabes", cette vague de changements de régime financée par les États-Unis dans tout le Moyen-Orient arabe3, en tant que partie du projet pour un "Moyen-Orient Elargi" [Greater Middle East] dévoilé en 2003 par l'Administration Bush après son occupation de l'Irak. Durant ces "Printemps Arabes" initiés en 2011, mouvement dans lequel Washington allait faire usage de ses ONG pour les "droits de l'homme" (comme la "Freedom House" ou le NED [National Endowment for Democracy], de connivence comme d'habitude avec les Fondations Open Society du spéculateur milliardaire George Soros), ainsi que du Département d'État des États-Unis et des opérationnels de la CIA, les trois premiers pays cibles étaient la Tunisie de Ben Ali, l'Egypte de Moubarak et la Libye de Kadhafi...

À présent le minutage du ciblage des "Printemps Arabes " de Washington en 2011 (qui n'étaient rien d'autre que des déstabilisations contre des Etats présélectionnés du Moyen-Orient), est éclairé sous un jour nouveau d'après les e-mails de Clinton qui viennent juste d'être déclassifiés, qui étaient adressés à son "conseiller" privé pour la Libye et ami, Sid Blumenthal. Blumenthal est en effet l'avocat bien lisse qui défendit Bill Clinton alors Président, dans le cadre du scandale Monika Lewinsky et dans d'autres affaires de scandales sexuels, alors que Bill était Président et faisait face à une menace de destitution [impeachment].

Le dinar-or de Kadhafi.

Aux yeux de beaucoup, les raisons pour lesquelles Washington décida que Kadhafi devait personnellement être détruit, assassiné et non pas uniquement envoyé en exil comme le fut Moubarak, demeurent un mystère. Clinton, quand elle fut informée du meurtre brutal de Kadhafi par les terroristes de l'"opposition démocratique" issue d'Al Qaïda financés par les États-Unis, devait dire à CBS news sous la forme d'une mauvaise plaisanterie paraphrasant Jules César : « nous sommes venus, nous avons vu, il en mourut », des mots prononcés avec son rire macabre à gorge déployée4...

Peu de choses sont connues en Occident au sujet de ce qui avait été réalisé en Libye par Mouammar Kadhafi, ou plus globalement en Afrique et dans le monde arabe. À présent le fait de rendre public une portion des courriels d'Hillary Clinton en tant que Secrétaire d'État (datant de l'époque où elle était en train de gouverner la guerre de l'Administration Obama contre Kadhafi), projette un nouvelle éclairage dramatique sur cet arrière-plan.

Il ne s'agissait pas d'une décision personnelle d'Hillary Clinton en vue d'éliminer Kadhafi, et de détruire l'entièreté de son infrastructure étatique. Il est à présent clair que la décision provenait des très hauts cénacles de l'oligarchie monétaire basée aux États-Unis. Elle [Hillary] fut en ce sens simplement l'un de ces autres outils politiques de Washington, mettant simplement en place les mandats provenant de ces oligarques. Il s'agissait par cette intervention de tuer les plans bien menés de Kadhafi visant à créer une devise africaine et arabe basée sur l'or, visant à remplacer le dollar dans le commerce du pétrole. Or, depuis que le dollar américain abandonna sa convertibilité en or en 1971, la valeur du dollar en or avait dramatiquement décru. Les Etats pétroliers arabes et africains de l'OPEP avaient longtemps objecté que leur pouvoir d'achat diminuait comme peau de chagrin, étant issu de leurs ventes de pétrole qui étaient libellées depuis ces années 1970 uniquement en dollars américains sur ordre de Washington5, tandis que l'inflation liée à cette gestion du dollar explosait à plus de 2000 % jusqu'à 2001.

Dans ce nouvel e-mail déclassifié de la Secrétaire d'État Hillary Clinton provenant de Sid Blumenthal, datée du 2 avril 2011, Blumenthal révèle donc la raison pour laquelle Kadhafi devait être éliminé. Utilisant le prétexte d'une citation provenant d'une "haute source" non identifiée, Blumenthal écrit à Clinton que « d'après les informations sensibles disponibles par cette source, le gouvernement de Kadhafi détient 143 tonnes d'or, et un volume similaire d'argent... cet or fut accumulé avant la rébellion actuelle, et était voué à être utilisé afin d'établir une devise panaméricaine, basée sur le dinar-or libyen. Ce plan était conçu afin de fournir aux pays africains francophones, une alternative au franc CFA d'origine française6». Cet aspect "français" n'était en fait que la pointe de l'iceberg concernant ce dinar-or de Kadhafi.

Un dinar -or et bien plus que cela.

Durant la première décennie de ce siècle, les pays de l'OPEP dans le Golfe arabe, incluant l'Arabie Saoudite, le Qatar et d'autres, commencèrent à détourner une partie significative des ressources provenant de leurs importantes ventes de pétrole et de gaz, dans de riches fonds souverains étatiques, dont beaucoup étaient basés sur le succès des fonds pétroliers de la Norvège.

Le mécontentement croissant à mesure que progressait la guerre américaine "contre la Terreur", au gré des guerres d'Irak et d'Afghanistan, de concert avec les politiques globales américaines au Moyen-Orient depuis septembre 2001, conduisirent ainsi la plupart des états Arabes de l'OPEP à détourner une part grandissante de leurs ressources venant du pétrole, vers ces fonds contrôlés par l'État. Ceci plutôt que de continuer à faire confiance aux doigts poisseux des banquiers de Londres et de New York, ainsi qu'ils en avaient coutume depuis les années 1970, lorsque les prix du pétrole crevèrent tous les plafonds. Ainsi furent créés de fait ce qu'Henry Kissinger appela affectueusement les "pétrodollars", qui remplacèrent de fait le dollar basé sur l'or que Washington avait répudié le 15 août 1971. Rappelons que la présente guerre entre sunnites et chiites, ou ce que l'on appelle le "choc des civilisations", est en fait un résultat des manipulations américaines survenues après 2003 dans cette région : « diviser pour mieux régner ».

En 2008, les perspectives d'un contrôle souverain exercé par un nombre grandissant d'État pétrolier arabes et africains sur leurs revenus issus des ventes étatiques de pétrole et de gaz, causaient un sérieux embarrassant à Wall Street de même que dans la City de Londres. Il s'agissait d'une énorme masse de liquidités, se comptant en billiards (milliers de milliards), que potentiellement ces banquiers ne contrôleraient plus.

Le minutage des "Printemps Arabes", rétrospectivement, apparaît de mieux en mieux comme ayant été lié aux efforts de Washington et de Wall Street, afin de contrôler non pas seulement les énormes flux pétroliers du Moyen-Orient arabe. Il apparaît maintenant clair qu'il visait également à contrôler leurs flux financiers, leurs billiards de dollars s'accumulant au sein de leurs riches fonds souverains...

Pourtant, ainsi qu'il est à présent confirmé dans ce dernier échange mail Clinton-Blumenthal du 2 avril 2011, c'était une menace nouvelle d'un point de vue qualitatif qui émergeait du point de vue des "dieux de la monnaie" de Wall Street et de la City de Londres, au sein du monde pétrolier africain et arabe. La Libye de Kadhafi, la Tunisie de Ben Ali et l'Égypte de Moubarak, étaient en effet sur le point de lancer une devise islamique basée sur l'or, qui aurait été indépendante du dollar américain. Je fus pour la première fois mis au courant de ce plan début 2012, à l'occasion d'une conférence financière et géopolitique suisse, par un Algérien nanti d'une connaissance étendue de ce projet. La documentation était rare à cette époque, et cette histoire resta latente dans mon esprit. À présent une bien plus intéressante image émerge, qui met en exergue la férocité des printemps arabes de Washington, et remet en perspective l'urgence du cas de la Libye [d'un point de vue des banquiers de la City et de Wall Street].

« Les États-Unis d'Afrique »

En 2009, Kadhafi, qui était à cette époque le Président de l'Union Africaine, proposa que ce continent qui connaissait une dépression économique adopte le "Dinar-Or"7.

Dans les mois précédents la décision américaine, avec un soutien britannique et français, visant à obtenir une résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU qui leur aurait donné un cache-sexe de légalité, pour ce qui s'apparentait plutôt à une destruction par l'OTAN du régime de Kadhafi, Mouammar Kadhafi était donc en train d'organiser la création d'un dinar basé sur l'or: il aurait été utilisé par les Etats pétroliers d'Afrique autant que par les pays arabes de l'OPEP, au gré de leurs ventes de pétrole sur les marchés mondiaux.

Si cette initiative avait réellement vu le jour, à l'époque où Wall Street et la City de Londres étaient aux prises avec une profonde crise financière en 2007-2008, le défi pour le rôle de monnaie de réserve du dollar aurait été plus que sérieux. Il aurait en effet constitué un coup de grâce à l'hégémonie financière américaine et au Système dollar. L'Afrique est un des plus riches continents du monde, avec de vastes richesses inexplorées d'or et de minéraux, et qui a été intentionnellement tenue depuis des siècles dans le sous-développement ou dans des guerres pour prévenir son développement. Le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, ont été les instruments de Washington durant les dernières décennies à fin de tuer dans l'œuf tout réel développement africain8.

Kadhafi avait appelé les producteurs africains de pétrole au sein de l'Union Africaine et des nations musulmanes, à rejoindre une alliance qui aurait fait du Dinar-or leur principale devise pour les échanges internationaux. Ils auraient alors vendu leur pétrole et autre ressources aux États-Unis et au reste du monde, uniquement en dinars-or. En tant que Président de l'Union Africaine en 2009, Kadhafi initiait les discussions autour de sa proposition auprès des Etats membres de l'Union Africaine, visant à utiliser le Dinar-or libyen ainsi que le dirham argent, en tant que seule monnaie possible dans laquelle serait libellé le pétrole africain acheté par le reste du monde9.

Aux côtés des fonds souverains arabes de l'OPEP, rendus riches par le pétrole, les autres nations pétrolières africaines, spécialement l'Angola et le Nigéria, étaient en train de créer leur propre fonds souverain pétroliers à l'époque du bombardement de la Libye de 2011 par l'OTAN10. Ces fonds souverains nationaux, combinés au concept d'un dinar-or de Kadhafi, aurait fait du rêve nourri depuis longtemps par l'Afrique une réalité : une indépendance vis-à-vis de tout contrôle monétaire colonial, qu'il s'agisse de la livre britannique, du franc français, de l'euro ou du dollar américain.

Kadhafi allait donc de l'avant, en tant que dirigeants de l'Union Africaine, à l'époque de son assassinat, à la tête d'un plan unifiant les Etats souverains d'Afrique autour d'une devise basée sur l'or, jetant ainsi les bases de quelque chose comme les États-Unis d'Afrique. En 2004,un Parlement panafricain de 53 nations posait les bases d'une communauté économique africaine, avec une devise unique basée sur l'or pour l'horizon 202311.

Les nations africaines productrices de pétrole planifiaient en ce sens l'abandon du pétrodollar, et auraient exigé un paiement en or pour leur pétrole et le gaz. La liste des pays impliqués incluait l'Égypte, le Soudan, le Sud Soudan, la Guinée équatoriale, le Congo [Brazzaville], la République Démocratique du Congo, la Tunisie, le Gabon, l'Afrique du Sud, l'Ouganda, le Tchad, le Suriname, le Cameroun, la Mauritanie, le Maroc, la Zambie, la Somalie, le Ghana, l'Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie, le Mozambique, la Côte d'Ivoire, plus le Yémen qui venait de faire de nouvelles découvertes de pétrole significatives. Les quatre Etats-membres africains de l'OPEP : Algérie, Angola, Nigéria (un producteur géant de pétrole doublé du plus grand producteur de gaz naturel en Afrique, avec d'énormes réserves de gaz naturel) et Libye, avec les plus grandes réserves [de pétrole], auraient donc été inclus dans ce système du dinar-or12.

Il n'est donc pas étonnant que le Président français Nicolas Sarkozy, qui venait de se voir assigner le premier rôle apparent dans cette guerre contre Kadhafi menée par Washington, alla jusqu'à qualifier la Libye de "menace" pour la sécurité financière du monde13...

Les "rebelles" d'Hillary créent une banque centrale.

L'un des plus bizarres aspects de cette guerre d'Hillary Clinton visant à détruire Kadhafi, fut le comportement des "rebelles" de Benghazi soutenus par les États-Unis, localisés dans la partie Est riche en pétrole de la Libye : au beau milieu de la bataille, bien avant que ne soit claire la question de savoir s'ils réussiraient à renverser le régime de Kadhafi, ils déclarèrent qu'ils venaient de créer une Banque Centrale dans le style occidental, "en exil".

Dans les toutes premières semaines de la rébellion, les dirigeants rebelles déclarèrent en effet qu'ils avaient créé une Banque Centrale afin de remplacer l'autorité monétaire détenue par l'État de Kadhafi. Le Conseil rebelle, en plus de la création de leur propre compagnie pétrolière afin de vendre le pétrole qu'ils avaient capturé, annoncèrent : « la désignation de [ce qui serait appelé la] Banque Centrale de Benghazi, en tant qu'autorité monétaire compétente dans les politiques monétaires de la Libye, ainsi que la nomination d'un Gouverneur de la Banque Centrale de Libye, dans les quartiers généraux seraient temporairement localisés à Benghazi14».

Commentant cette bizarre décision, avant même que le sort des armes ne se soit décidé, de la création d'une Banque Centrale dans le style occidental afin de remplacer la banque nationale souveraine de Kadhafi qui émettait des dinars basés sur l'or, Robert Wenzel devait remarquer dans le Economic Policy Journal : « je n'ai jamais entendu parler auparavant d'une Banque Centrale créée en à peine quelques semaines d'un soulèvement populaire. Ceci suggère que nous avons là un petit peu plus que quelques rebelles armés de bric et de broc courant dans tous les sens, et qu'il y a là des influences nettement plus sophistiquées15»

Il devient clair à présent, à la lumière des e-mails Clinton-Blumenthal, que ces "influences nettement plus sophistiquées" étaient liées à Wall Street et à la City de Londres. La personne amenée à pied d'œuvre par Washington afin de mener des rebelles en mars 2011, Khalifa Hifter, avait d'ailleurs passé les 20 dernières années de sa vie dans les banlieues de Virginie, non loin du quartier général de la CIA16, à la suite d'une rupture survenue en Libye alors qu'il était l'un des dirigeants militaires de Kadhafi17.

Le risque pour le futur du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale, s'il avait été permis à Kadhafi de mener plus loin son entreprise (ensemble avec l'Égypte, la Tunisie, et les autres membres Arabes de l'OPEP et de l'Union Africaine), initiant des ventes d'or en or et non plus en dollars, aurait clairement signifié l'équivalent financier d'un tsunami.

Une nouvelle de route de la soie pavée d'or.

Le rêve de Kadhafi, d'un système arabe ou africain basé sur l'or et indépendant du dollar, est malheureusement mort avec lui. La Libye, des suites de la cynique "responsabilité de protéger" d'Hillary Clinton qui la détruisit, est aujourd'hui plongée une pagaille indescriptible, déchirée par les guerres tribales, le chaos économique, et se trouve être la proie des terroristes d'Al Qaïda, ou Daech, ou l'EEIL... La souveraineté monétaire détenue sous Kadhafi par une agence monétaire nationale 100 % détenue par l'État, de même que son émission de dinars-or, a été remplacée par une Banque Centrale "indépendante" reliée au dollar.

Malgré ce recul, il est plus que notable à présent qu'un groupe entièrement nouveau de nations émerge, afin de bâtir ensemble un système monétaire similaire basé sur l'or. Il s'agit du groupe mené par la Russie et la Chine, respectivement troisième et premier producteurs d'or au monde18.

Ce groupe est lié à la construction par la Chine de sa "Ceinture Unique" [One Belt], une "Ceinture Unique" formant la Nouvelle Route de la Soie19 eurasienne en tant que gigantesque projet d'infrastructures. Il implique 16 Milliards de dollars du Fonds de Développement Or [Gold Development Fund] de la Chine, et correspond à un pas très ferme fait par la Chine en vue de remplacer la City de Londres ainsi que Wall Street, en tant que centre du commerce mondial de l'or. Le système-or eurasiatique émergeant à présent, pose un défi entièrement nouveau d'un point de vue qualitatif, à l'hégémonie financière américaine. Ce défi eurasiatique, son succès ou son échec, pourrait bien déterminer si nous allons permettre à notre civilisation de survivre et de prospérer sous des conditions entièrement nouvelles, ou bien si nous allons plutôt décider de couler tous ensemble avec le système du dollar en pleine banqueroute20...

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1 Eleanor Whitehead, Rise of the African sovereign wealth fund, 22 December 2012 , http://www.thisisafricaonline.com/Policy/Rise-of-the-African-sovereign-wealth-fund?ct=true
2 Bob Dreyfuss, Obama's Women Advisers Pushed War Against Libya, The Nation, March 19, 2011, http://www.thenation.com/article/obamas-women-advisers-pushed-war-against-libya/
3 Hillary Clinton, US Secretary of State, Remarks: Forum for the Future: Partnership Dialogue Panel Session, Ritz Carlton, Doha, Qatar, January 13, 2011, accessed in http://www.state.gov/secretary/20092013clinton/rm/2011/01/154595.htm.
4 Corbett Daly, Clinton on Qaddafi: We came, we saw, he died," CBS News, October 20, 2011, http://www.cbsnews.com/news/clinton-on-qaddafi-we-came-we-saw-he-died/
5 Tout est expliqué dans le livre de l'auteur : « Pétrole une guerre d'un siècle », éditions Jean Cyrille Godefroy, 2007.
6 UNCLASSIFIED U.S. Department of State Case No. F-2014-20439 Doc No. C05779612 Date: 12/31/2015, RELEASE IN PART, Email from Sid Blumenthal to Hillary Clinton, France's client & Qaddafi's gold April 2, 2011, https://www.foia.state.gov/searchapp/DOCUMENTS/HRCEmail_DecWebClearedMeta/31-C1/DOC_0C05779612/C05779612.pdf
7 Ilana Mercer, Gadhafi a gold bug? Finally, a believable conspiracy,WND, August 25, 2011, http://www.wnd.com/2011/08/337881/#fQbTdeRLfVczxYqc.99
8 NDT : les livres de Jean Ziegler, par exemple "l'Empire de la honte" (Fayard, 2005), rendirent compte des aspects les plus saisissants de cette domination financière internationale.
9 Denise Rhyne, End of African Gold Standard: The Oil-Dollar Relationship, October, 2011, http://www.youshouldbuygold.com/2011/10/end-of-african-gold-standard-the-oil-gold-relationship/
10 Eleanor Whitehead, Rise of the African sovereign wealth fund, 22 December 2012 , http://www.thisisafricaonline.com/Policy/Rise-of-the-African-sovereign-wealth-fund?ct=true
11 Denise Rhyne, op. cit.
12 Ibid
13 Alex Newman, Gadhafis Gold money Plan Would Have Devastated Dollar, 11 November 2011, http://www.thenewamerican.com/economy/markets/item/4630-gadhafi-s-gold-money-plan-would-have-devastated-dollar
14 Ibid.
15 Ibid.
16 NDT : Contrairement à une croyance populaire, les quartiers généraux de la CIA ne sont pas localisés à Langley, VA [Virginie], mais dans la banlieue de Langley de McLean, Virginie.
17 Chris Adams, Libyan rebel leader spent much of past 20 years in suburban Virginia, March 26, 2011, http://www.mcclatchydc.com/news/nation-world/world/middle-east/article24618421.html#storylink=cpy
18 NDT : voir : « Les plus gros producteurs d’or du monde, par pays, mine et société » (Or-argent.eu, 9 avril 2015) http://or-argent.eu/les-plus-gros-producteurs-dor-du-monde-par-pays-mine-et-societe/
19 NDT : "one Belt, One Road", référence aux déclarations du Président chinois Xi Jinping en septembre-octobre 2013, annonçant le lancement du projet.
20 F. William Engdahl, The Worth of Gold Growing by the Day, NEO Journal, August 12, 2015, http://journal-neo.org/2015/08/12/the-worth-of-gold-growing-by-the-day/

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